Corse, spontané, libre, beau parleur, globe-trotteur, voilà comment on pourrait décrire Antoine Versini, jeune chef trentenaire, installé depuis deux ans sur la butte Montmartre. De la Corse, il a gardé le goût pour les plantes aromatiques du maquis de son enfance, dont il use avec délicatesse dans ses créations. La spontanéité, on la retrouve dans sa cuisine faite d’intuition et d’émotion. Son goût des voyages s’exprime dans les épices qu’il ramène des quatre coins du monde et, en particulier, de son amour des poivres. Sa gouaille est celle d’un parisien de cœur.

Qui dit corse dit tempérament. Tempérament qui s’est exprimé très tôt sur les bancs de l’école pour cet élève à la fois passionné et rêveur, dyslexique et dissipé, curieux et gourmand. Dès 16 ans, sa vocation est faite, il sera cuisinier. Et c’est sur les bancs de l’école Ferrandi qu’il apprend son métier. Il part faire ses premières armes à Londres chez Robuchon, puis revient à Paris chez Senderens. A 28 ans, il rachète un restaurant corse de la butte pour proposer sa vision de la cuisine française : aller à l’essentiel pour susciter une émotion chez ses convives. Son crédo ? sublimer des produits simples, mettre du piquant dans ses créations. Son terrain de jeu ? infini bien sûr pour cette âme libre !

Le Lamarck, rue Lamarck, il ne manquerait pas un peu d’originalité le garçon ? On peut voir là l’expression de son esprit de contradiction …ou de sa volonté d’aller à l’essentiel. Lamarck était un naturaliste et un botaniste du XIXème siècle qui a grandement contribué à l’évolution de la biologie. Il a, en outre, habité dans la maison située dans le Jardin des Plantes, jardin dans lequel la mère d’Antoine a travaillé pendant 20 ans. La boucle est bouclée !